L’esprit des lieux

Ces dernières années, et comme nous l’avions annoncé, la Mission laïque française a consenti des efforts significatifs pour la mise à niveau des « médiathèques scolaires » de ses établissements. C’était un peu avouer qu’elles avaient encore quelque chose du parent pauvre, dans un réseau souvent jeune et à la tâche de mille urgences simultanées ; mais faute ou plutôt défaut avoué… etc… Dans les réseaux de l’OSUI, du Liban, du Golfe et dans bien d ‘autres établissements, on est souvent fier aujourd’hui de ces lieux de lecture, de rencontre et de vie. En effet, on a voulu leur prêter la fonctionnalité mais aussi le design propres à des espaces qui soient à la fois de travail comme dans la classe, de rencontre avec tous les langages écrit, oral, numérique, artistique, comme dans la vie, enfin de lecture … comme chez soi. Car la rencontre avec le livre, avec le numérique, avec la presse, avec toute la documentation qui accompagne l’éclosion de l’intelligence, de la curiosité et de l’autonomie exige que ce lieu, qu’on l’appelle CDI, médiathèque scolaire ou CCC…. soit un lieu à géométrie intellectuelle et sensible multiple ou d’abord on se sente bien soi-même et ensemble : élèves, professeurs, intervenants extérieurs.

Faire vivre la notion de réseau

Evidemment, que serait le contenant sans le contenu? Notez que la Mlf a plutôt pris la question dans le bon sens en demandant dès 2013 à Clotilde Chauvin, notre référente toujours disponible et inventive, un diagnostic et un plan de développement. D’expérience, elle savait que l’esprit fait le lieu; aussi a-t-elle rapidement construit une stratégie de mobilisation des professeurs chargés de la documentation. On ne compte plus les missions, les réunions, les interventions de toutes sortes qui aujourd’hui permettent de réellement parler d’un réseau de compétence, car il est advenu.

Profdoc :  un enseignant, des liens, du sens…

Quand on regarde les instructions officielles qui décrivent la fonction de professeur(e) documentaliste dans notre éducation nationale, on n’est pas peu surpris de découvrir une sorte de magicien, tour à tour ou en même temps professeur, formateur et conseiller, libraire, communiquant et faiseur de liens, chercheur toujours d’idées nouvelles et de talents qui fassent de notre « lieu » celui où il faut être parce que c’est là que l’établissement se donne le mieux à voir dans sa capacité à faire vivre le désir du gai savoir. On y parvient, et je salue ici le talent et l’engagement de nos collègues documentalistes, toutes celles et ceux qui illustrent si bien notre mission : faire de l’établissement la ressource ouverte, toujours à la pointe de l’innovation et de la tradition, et ce faisant toujours généreuse, au plaisir d’apprendre.